Ebay et les faux

E-Bay n'a pas cru bon de participer à une table ronde concernant le rôle des sites de ventes aux enchères et notamment sur la question de savoir si ceux-ci sont des acteurs passifs ou complices de la vente de copies.

Constatée lors du 12e Forum de la propriété intellectuelle organisé par l'Union des fabricants, cette absence n'a pas manqué de susciter des commentaires de la part de certains participants qui ont estimé que ce site ne faisait pas grand-chose pour lutter contre la vente de contrefaçons sur le réseau Internet.

Fâchés au sujet de la publication d'un livre très critique à l'égard d'E-Bay, les responsables de ce site ont toutefois affirmé avoir pris des mesures pour renforcer ses règlements en engageant notamment de nombreuses poursuites en justice contre les vendeurs de faux. N'empêche, ils auront encore du pain sur la planche pour assainir la situation vu que nombre de petits malins sont encore parvenus à contourner ces règlements par le biais d'annonces peu explicites.

Les visiteurs d'E-Bay ont ainsi été confrontés à des myriades d'annonces vraiment floues concernant des accessoires de mode, des vêtements, des chaussures ou des montres et bijoux alors que dans le domaine de l'art, les tromperies, voulues ou non, ont été légion. Sur le site américain d'E-Bay, on trouve ainsi dans le domaine de la sculpture de nombreux modèles d'après Degas, Archipenko, Maillol, Giacometti, Botero, Matisse voire même Picasso qui ne sont que des copies illicites sans oublier des centaines d'annonces venant de Chine proposant des copies de bronzes à des prix défiant toute concurrence sauf que les annonceurs se rattrapent sur les acheteurs en leur imposant d'énormes frais d'envoi.

En ce qui concerne la peinture, certaines annonces alléchantes provenant de Madrid, d'Irlande, de Grande-Bretagne, d'Allemagne ou des Etats-Unis amènent des rêveurs à miser parfois gros sur de simples croûtes. En février 2007, un annonceur a ainsi vendu une œuvre en indiquant « porte la signature de Renoir » pour 2750 euros alors qu' il y a deux ans à peine, un dessin décrit comme pouvant être de la main de cet artiste a culminé à 9000 dollars.

En Allemagne, un e-Bayeur très actif s'est permis de proposer des dizaines d'œuvres d'artistes avant-gardistes russes hautement douteuses avec des prix de départ à un euro qui ont produit des enchères finales conséquentes. D'Angleterre, ont été proposés des dessins de Toulouse-Lautrec exécutés par une main très malhabile alors que des annonces concernant des dessins ou des aquarelles attribués généreusement à Pissarro ou d'autres artistes connus ont été diffusées de Madrid ou de Monaco.

A coup sûr, E-Bay a représenté ainsi un filon juteux pour écouler des copies qui ne valent pas tripette sur le marché. Source: artculte